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Interview exclusive avec Fabien Clavel : Découvrez tout sur Buffy, Baroque Épopée !

9 min(s) de lecture
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Dans moins d’un mois, le 4 octobre 2023, l’essai intitulé « Buffy Baroque Épopée » de Fabien Clavel sera publié par les éditions Mnémos. À l’approche de la sortie de ce livre tant attendu, l’auteur a aimablement accepté de répondre à quelques-unes de nos questions pour nous dévoiler davantage ce que ce titre nous réserve.

Nous avions annoncé avec un immense enthousiasme la sortie de ce livre en juillet dernier, et maintenant, il ne reste que quelques semaines avant que « Buffy, Baroque Épopée » ne soit disponible en librairie. Jusqu’à présent, le contenu de ce livre est resté un mystère, mais l’éditeur a récemment partagé quelques informations passionnantes sur les thèmes explorés au sein de ces 240 pages ! Vous trouverez toutes les informations relatives au titre, ainsi que le lien pour précommander le livre, ci-dessous :

Nouvel Essai sur Buffy contre les Vampires à paraître chez Mnémos en Octobre !
Buffy, Baroque Épopée

Buffy contre les vampires (1997-2003) est un mystère.
D’un côté, depuis vingt ans, des téléspectateurices enthousiastes font de cette série féministe, portée par un groupe de personnages hyper attachants, un jalon des cultures de l’imaginaire.
De l’autre, beaucoup plissent le nez devant des épisodes kitsch, étranges, ironiques, sans comprendre d’où vient cet engouement.
Cet essai, l’un des tout premiers en français consacrés au sujet, se propose d’élucider ce mystère.
La série repose en effet sur une tension originale entre un aspect épique (Buffy, une héroïne lutte contre les forces du mal) et un aspect baroque (tout est instabilité, mouvement, métamorphose et illusion dans Buffy, notamment à travers la figure du vampire). Il semble que ce soit ce second aspect qui déroute bon nombre de personnes. En même temps, cette esthétique est aussi ce qui assure la profondeur, la richesse et la complexité de la série.
Tenons-nous-le pour dit : Buffy est à la fois baroque et épique.
Une baroque épopée.

Préface d’Anne Besson


Auteur : Fabien Clavel
Éditeur : Mnémos
Sortie française : 4 octobre 2023
240 pages, 19 EUR

Fabien Clavel a gentiment accepté de répondre à nos questions, revenant sur la genèse du projet, la manière dont il l’a développé, et bien sûr, sur sa passion pour la série.

Sunnydale Revival : Pouvez-vous nous parler de votre intérêt pour la série « Buffy contre les vampires » ? Comment est né ce projet ? Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire sur la série ?

Fabien Clavel : J’ai découvert Buffy quand j’étais en classes préparatoires de lettres, dès 1998. À l’époque, je regardais surtout cette série comme une respiration entre des cours assez exigeants. J’ai vu peu à peu toutes les saisons, j’ai acheté l’intégrale en DVD (celle d’Angel aussi). Et au fil du temps, j’ai tout revu plus d’une dizaine de fois. Et à chaque visionnage, je repérais de nouveaux éléments qui m’avaient échappé auparavant. À partir du troisième ou quatrième revisionnage intégral, je me suis donné un thème à explorer et je prenais des notes au fur et à mesure. En 2010, j’ai même écrit un court article sur la saison 4 et son statut central (c’est la conclusion de cet essai). En fait, plus je réfléchissais à Buffy, plus je découvrais l’importance que cette série avait eue pour moi, et à quel point elle avait été une influence majeure sur mon propre travail d’écrivain (le goût pour les protagonistes féminins, pour les groupes de personnages, pour la mise en abyme, etc.). Et puis, j’ai découvert les Buffy studies et ça m’a conforté dans l’idée que la série pouvait être un sujet sérieux d’analyse. Comme les 20 ans de la fin de la série arrivaient, je me suis dit que c’était l’occasion de mettre en forme toutes ces notes et ce travail de fourmi pour en faire un essai.

Plus je réfléchissais à Buffy, plus je découvrais l’importance que cette série avait eue pour moi, et à quel point elle avait été une influence majeure sur mon propre travail d’écrivain.

Fabien Clavel

SR : Pouvez-vous donner un aperçu de ce que les lecteurs peuvent attendre de votre essai et des idées clés que vous y analysez ?

FC : En fait, beaucoup des études qui portent sur la série insistent sur le féminisme, sur la représentation, de la famille, de l’adolescence, des allusions culturelles. Je trouvais qu’il manquait quelque chose de proprement littéraire, esthétique. Je suis aussi parti de mon expérience de fan de Buffy. Soit, je tombais sur des personnes déjà conquises par la série, soit j’avais face à moi des gens qui en avaient vu un ou deux épisodes et qui soupçonnaient la série d’être une bonne grosse daube. J’en ai convaincu pas mal de se pencher dessus. Mais je me demandais toujours d’où venait cette impression étrange où l’on avait deux réceptions si différentes de la même œuvre. Et je pense avoir trouvé une explication : c’est dû au caractère baroque de la série. Le baroque, c’est un mouvement artistique mais aussi, selon certains auteurs, une constante culturelle qui se construit en opposition au classicisme en jouant sur le déséquilibre, le mouvement, l’illusion. Par exemple, le vampire est dans Buffy, une créature baroque. Elle se caractérise par le masque. Ils gardent leur visage d’être humain mais peuvent revêtir celui du démon qui les habite désormais. On ne sait plus, avec des personnages comme Spike, si son visage humain est le masque d’un démon (il est séduisant mais c’est un tueur redoutable), ou bien si son visage de vampire est le masque d’un être humain (il apparaît comme un adversaire formidable mais il est toujours travaillé par les insécurités de sa vie passée). Or le maquillage des vampires dans Buffy, même s’il possède une profondeur thématique évidente, donne l’impression d’assister parfois à une série B parfaitement idiote et de mauvais goût. Donc, le baroque est à l’origine, selon moi, de ce malentendu autour de Buffy. Bien sûr, il ne faut pas se fier aux apparences… Et ce que je dis pour le vampire se retrouve dans tous les éléments de la série (relations entre les personnages, langage, décor…)

SR : Pouvez-vous nous décrire le processus d’écriture de cet essai ? Trouvez-vous que cela est plus difficile que d’écrire de la fiction ?

FC : Il y a trois ans, quand je me suis retrouvé face à mes notes, je me suis posé la question de la cohérence de tout cela, j’ai fini par penser au baroque. Mais cette idée est venue en second. Je disais plus haut que le baroque se construit en opposition au classicisme. Or, il y a des éléments classiques dans Buffy, à commencer par la quête héroïque. La série imite des modèles antiques (Buffy a toutes les caractéristiques d’une héroïne épique comme Achille, Ulysse ou Énée). Et la série respecte des règles très contraignantes, notamment dans la cohérence de l’écriture. Ainsi, tout s’est éclairé quand j’ai compris que l’originalité de Buffy reposait sur une tension entre ses éléments classiques (la quête épique) et ses éléments baroques (l’illusion, le vertige, le masque). Je me suis souvenu de mes cours de classe prépa (pour l’anecdote, en khâgne, on avait étudié un recueil de poésie baroque, L’Amour noir). J’ai été beaucoup aidé aussi en m’appuyant dans ma première partie sur le travail de thèse d’une amie, Isabelle Périer, qui nous a quittés en 2017 et qui avait travaillé sur la tension dans la science-fiction entre l’épopée et le réalisme. Ça m’a donné l’impulsion de départ. Et c’est pourquoi l’essai lui est dédié. Je me suis d’ailleurs rendu compte à cette occasion que les prénoms Isabelle et Buffy sont des variations autour du même prénom : Elisabeth. Avec tout ce bagage, l’écriture n’a pas été difficile. Il faut juste accepter que le rythme d’écriture soit plus lent que pour la fiction parce qu’il y a besoin de justifier tout ce qu’on dit et de mettre des notes de bas de page. En fait, le moment le plus difficile a été celui où les affaires sur Whedon sont sorties et où je me suis demandé si ça valait le coup de continuer, si son comportement sur le plateau n’avait pas irrémédiablement sali la série que j’aimais. Au bout d’un an de pause, j’ai fini par intégrer le fait dans l’essai et j’ai repris ma rédaction.

J’ai une tendresse particulière pour Spike qui possède la plus belle trajectoire de rédemption que je connaisse. Mais, parmi mes chouchous, il y a aussi Tara. Ce qui est très fort, c’est qu’elle est déjà complète quand on la rencontre. Elle sait ce qu’elle veut dans la vie, elle est sorcière, elle a beaucoup de maturité.

Fabien Clavel

SR : Y a-t-il des moments, des personnages ou des épisodes spécifiques de la série que vous appréciez particulièrement, et pourquoi ?

FC: Sans aucune originalité, j’aime les épisodes « spéciaux » de la série : « Hush » (qui est muet), « The Body » (qui n’a pas de musique), « Restless » (qui est entièrement onirique). À chaque fois, je suis stupéfait qu’on se soit permis de telles libertés dans la narration et la réalisation. Bien sûr, parmi ceux-là, mon préféré est « Once More, With Feeling », l’épisode comédie musicale, qui me transporte à chaque fois. Ce qui est génial, c’est que rien n’est gratuit dans cet épisode. Chaque chanson fait avancer la narration et l’évolution des personnages. Cela montre aussi à quel point la chanson est liée à l’inconscient. On se met à chantonner machinalement quelque chose et on se rend compte que les paroles sont en parfaite adéquation avec ce qu’on ressent en cet instant. L’épisode « Smashed » est aussi un de mes préférés pour la scène de bataille (épique) entre Buffy et Spike qui détruisent un immeuble (instabilité baroque du monde) et finissent par coucher ensemble au milieu des débris. Quant aux personnages, j’ai une tendresse particulière pour Spike qui possède la plus belle trajectoire de rédemption que je connaisse. Mais, parmi mes chouchous, il y a aussi Tara. Ce qui est très fort, c’est qu’elle est déjà complète quand on la rencontre. Elle sait ce qu’elle veut dans la vie, elle est sorcière, elle a beaucoup de maturité. Mais tout est encore en bourgeon et on la voit vraiment éclore et fleurir dans sa relation avec Willow. J’avoue que j’aurais bien aimé qu’elle revienne, même pour un simple caméo, dans la saison 7.

SR : Que diriez-vous à un fan de la série pour lui donner envie de découvrir votre essai ?

FC : Dans cet essai, je pense que je parle de thèmes qui ne sont pas souvent abordés de cette manière quand on se penche sur Buffy. Je l’ai vraiment traitée comme une œuvre littéraire, et pas comme un phénomène de société ou une série culte. Je voulais aussi montrer comment on peut apprendre des choses grâce à Buffy. Normalement, après avoir lu l’essai, on devrait en savoir davantage sur le baroque et l’épique (et même sur les films d’arts martiaux). J’ai laissé des paragraphes que j’appelle « parenthèses » pour aborder toutes sortes de sujets qui permettent d’éclairer la série sous un nouveau jour (enfin, j’espère). Par exemple : Buffy est-elle un super-héros ? Et puis, cela devrait donner des arguments pour convaincre d’autres personnes de regarder la série ! Enfin, je souhaite que cela permette juste aussi de passer un peu de temps sur cette série inépuisable, entre amoureux de Buffy. Bref, dans mes espoirs les plus fous, tout le monde devrait y trouver son compte.

Je l’ai vraiment traitée [la série] comme une œuvre littéraire, et pas comme un phénomène de société ou une série culte. Je voulais aussi montrer comment on peut apprendre des choses grâce à Buffy. […] Et puis, cela devrait donner des arguments pour convaincre d’autres personnes de regarder la série ! Enfin, je souhaite que cela permette juste aussi de passer un peu de temps sur cette série inépuisable, entre amoureux de Buffy.

Fabien Clavel

SR : Avez-vous des projets futurs que vous souhaiteriez partager avec nos lecteurs ?

FC : Du côté essai, je n’ai pas de projet pour l’instant. Sauf peut-être un essai sur l’écriture et les structures de la narration. Mais rien n’est encore fait. Si je m’en tiens au thème du vampire, j’aimerais bien faire rééditer ma trilogie du Miroir aux Vampires qui était très influencée par Buffy. Et puis, je viens de publier chez Gulf Stream, le premier tome d’une trilogie, Salicornia, dont l’ambiance doit aussi beaucoup à celle de Buffy. D’ailleurs, le général Soichiro, un oni qui dirige une pension d’espions entre les mondes, est un fan de la série.


Nous espérons que ces quelques lignes susciteront votre curiosité et que vous serez nombreux à vous joindre à nous pour la sortie de ce livre, montrant ainsi votre soutien aux éditeurs français qui, après toutes ces années, continuent de miser sur cette série et de combler les fans !

Crédits photo Fabien Clavel : Benjamin Clavel

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